Tri des oursins vivants : quand la photonique soutient la pêche durable

Apprécié des fins gourmets amateurs de saveurs prononcées, notamment en Asie et en Méditerranée, l’oursin peut avoir une valeur commerciale importante si les individus pêchés sont acheminés aux bonnes filières en fonction de leurs caractéristiques. Ainsi, afin de générer un maximum de retombées pour la communauté, une méthode de tri avancée s’impose.

Quelles limites rencontre aujourd’hui la pêche à l’oursin ?

Le prix des oursins sur le marché est déterminé par la couleur et le volume de leurs gonades. Malheureusement la seule technique actuellement disponible pour évaluer ces paramètres, repose sur une évaluation post-mortem. Or, les oursins destinés à la restauration sont vendus vivants et valent jusqu’à 20 fois plus chers que les individus envoyés à la transformation. Il est donc crucial pour les pêcheurs de disposer d’une technologie permettant de trier les spécimens vivants au quai, voir directement en mer, afin de générer un maximum de retombées à partir de la ressource.

Pourquoi le tri des oursins vivants est-il un enjeu clé ?

Pour la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, située à Cacouna, qui pratique une pêche durable en les cueillant à la main dans les profondeurs de l’estuaire du Saint-Laurent, la question est cruciale : comment valoriser au mieux la ressource tout en respectant l’écosystème ?

Comment la photonique révolutionne-t-elle le tri des oursins ?

À la demande du Centre de recherche sur les biotechnologies marines, INO met au point depuis 2022 un système d’illumination permettant d’obtenir des images des organes sous la coquille des oursins. Une innovation qui allie durabilité, science et retombées économiques locales.

Le principe d’illumination transitoire

Ce procédé consiste à éclairer un objet de manière à en révéler les structures internes sans l’endommager. Appliquée à l’oursin, cette méthode permet de visualiser les organes reproducteurs (les gonades) directement sous la coquille.

Des essais en conditions réelles

À compter de 2023, au rythme des saisons de pêche qui coïncident avec les périodes de reproduction des oursins, l’équipe de R-D a testé son système sur des individus vivants. Ces essais ont permis de collecter des images aujourd’hui intégrées à une base de données en constante évolution.

Quels résultats et perspectives pour la communauté ?

D’autres cycles de pêche seront nécessaires pour améliorer cette dernière, valider le potentiel de la technologie et, à terme, potentiellement entraîner un modèle d’intelligence artificielle capable d’effectuer un tri automatique des oursins. Une chose est certaine, le système d’illumination mis au point par INO est prometteur tout en étant relativement simple à produire, ce qui facilitera son industrialisation le moment venu.

Une opportunité pour l’économie bleue

Cette innovation illustre parfaitement la convergence entre technologies photoniques et économie bleue*. Elle démontre que la haute technologie peut servir les pêcheries artisanales et renforcer l’autonomie économique des communautés.

Comme le souligne Guy-Pascal Weiner, directeur des pêches commerciales de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk :

*La Banque mondiale définit l’économie bleue ainsi : « l'utilisation durable des ressources océaniques pour la croissance économique, l'amélioration des moyens de subsistance et l'emploi, tout en préservant la santé de l'écosystème océanique »

Comment INO peut aider

En appliquant son savoir-faire en optique et photonique au secteur maritime, INO montre que la technologie peut soutenir des pratiques de pêche durables et renforcer l’économie des communautés locales. Le projet mené avec le CRBM et la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk illustre comment l’innovation peut transformer une ressource fragile en opportunité économique pérenne.

Foire aux questions